Appliquer notre âme à la source de vie et y boire à longs traits

Bienheureux frère Jean Joseph Lataste, o.p.
Apôtre de Miséricorde

« Nous aspirons à l’air pur et sain qui nous vient du Ciel » …
En ce temps de rentrée, les paroles du bienheureux Jean Joseph Lataste, fêté lundi 5 septembre 2022, sont précieuses pour programmer l’année, et disposer d’un rendez-vous quotidien EssenCiel avec Dieu «  riche en miséricorde ».

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« Dieu n’a donc nul besoin de nos prières ni pour ajouter à son propre bonheur, ni pour travailler au nôtre, mais moins il a besoin de nous et plus nous avons besoin de lui ; il le sait et parce qu’il nous aime il s’efforce de nous rapprocher de lui, et parce que la prière est un des moyens les plus efficaces et les plus directs d’entrer en communication avec lui, il nous commande de prier, ' orate ', de prier sans cesse – ' Oportet semper orare et non deficere ' (Lc. 18, 1) –

La prière est la respiration de l’âme. Par la prière nous rejetons de notre sein l’air pauvre et corrompu de nos poitrines et nous aspirons à la place l’air pur et sain qui nous vient du Ciel ; nous commander de prier toujours c’est nous commander de respirer, c’est nous commander de vivre.

Dieu est la vie de notre âme, dit S. Thomas, comme notre âme est la vie de notre corps, nous unir à Dieu et lui soumettre notre âme, c’est déposer et faire croître en elle la véritable vie, de même que notre corps est d’autant plus fort et d’autant plus vivace qu’il est plus soumis à notre âme.

Prier Dieu, c’est appliquer notre âme à la source de vie et y boire à longs traits. Prier est un besoin de notre vie surnaturelle et c’est précisément parce que Dieu connaît notre besoin qu’il nous a commandé de prier, comme on commande de manger ou de boire à un malheureux qui se mourant d’inanition ne saurait plus discerner ce qui manque à sa vie.
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Mais la prière n’est pas seulement nécessaire pour appeler et entretenir la vie en nos âmes, prier est surtout un besoin, quand la vie habite déjà en elles. Les grands sentiments ne peuvent rester enfermés ; il faut qu’ils éclatent de quelque manière. On ne saurait contenir longtemps une eau prête à jaillir ; et si vous ne donnez une issue à la vapeur, elle brisera bientôt sa prison, fût-elle de fer ou de fonte.

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La prière est un besoin du juste, comme le sourire est un besoin des âmes où déborde la joie ; et comme il faut des larmes à celui qui souffre, il faut la prière encore au pécheur.

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Et moi aussi je prierai. Je prierai dans la joie, je prierai dans la tristesse, je prierai dans la paix et dans la tourmente, je prierai si je suis juste, je prierais si j’étais pécheur. Je prierai toujours. Je vous prierai, Seigneur, je vous prierai sans cesse. [...]

' Je veux vous louer mon Dieu, mon Seigneur, de toute mon âme, je glorifierai perpétuellement votre Saint Nom – Vous êtes mon Dieu, je veux vous bénir : Vous êtes mon Dieu, je veux vous chanter – Je vous chanterai durant ma vie ; je vous chanterai des chants de louange tant que je vivrai ; je vous chanterai des chants de triomphe, ô mon Dieu et mon Roi, et je bénirai votre Saint Nom dans les siècles des siècles. Je veux vous bénir chaque jour de ma vie ; je louerai assidûment votre nom ; mon âme louera le Seigneur jusqu’à la mort. ' (Ps. 85, 12 ; 117, 28 ; 103, 33 ; 118, 135 ; 144,1).

' Bénédiction, gloire, actions de grâces, honneurs, et force à notre Dieu, dans les siècles des siècles – Ainsi soit-il !' (Ap. 7, 12). »

Sermon n° 123, « La prière », mission prêchée à Puyfort-Aiguille en janvier 1865, in Sermons vol. 3